Quel est l’impact du drame sanitaire sur le modèle économique d’un distributeur automobile pour l’année 2020 ?

La catastrophe sanitaire que nous subissons actuellement frappe un grand nombre d’entre nous à tous points de vue. Pour autant, à quelques jours du déconfinement il est indispensable de se pencher sur l’impact de cette situation sur l’exploitation 2020 des acteurs de la distribution automobile.

Les hypothèses plausibles pour l’année entière sont les suivantes : baisse de 20 % sur les ventes des véhicules neufs, de 15 % sur les véhicules d’occasion et diminution du chiffre d’affaires compris entre 15 et 20 % pour l’après-vente. La résultante est un affaissement sensible du résultat courant d’un point de vente automobile. Le niveau atteint sera alors bien en-deçà du seuil d’équilibre économique. Les finances seront probablement impactées par le cash-flow négatif et l’endettement, parfois déraisonnable en raison de certaines opérations de croissance externe.  La (re)distribution des cartes va probablement se poursuivre entre opérateurs dans les mois à venir.

Si on prend l’exemple de ma précédente approche par les ratios d’exploitation en base 100 d’un concessionnaire automobile, on obtient alors les résultats suivants :

Dans le détail on peut considérer que les masses salariales restent proportionnées aux volumes d’affaires par centre de profit en raison de la mise en œuvre du dispositif de chômage partiel et autres actions possibles. Par contre, les charges structurelles (exemple : assurances) et autres coûts d’activité fixes (exemple : gardiennage du parc) demeurent, a priori, inchangés.

Le résultat courant s’effondre de 147 % dans cette approche comparative ante et post COVID-19. Bien entendu, des mesures spécifiques peuvent être engagé6es par le chef d’entreprise afin de défendre, d’une part l’équilibre de l’exploitation (négociations avec les assureurs, les banques, le constructeur, etc.) et d’autre part la solidité des fonds propres (prêt garanti par l’état).

C’est ce dernier point qui pourrait inquiéter le plus. En effet, la diminution des fonds propres amplifiés par la progression sensible du besoin en fonds de roulement pourrait obérer à terme la pérennité d’un certain nombre de distributeurs et d’investisseurs indépendants.

Dans cette situation chacun reconnaîtra ses amis bienveillants, parmi les équipes opérationnelles, les partenaires financiers, le concédant ou le franchiseur.