Le secteur automobile dans notre boule de cristal

L’année 2020 se termine, heureusement… Malgré les aides de la puissance publique sous forme de PGE et de chômage partiel[1], malgré la bienveillance de la clientèle qui a su s’adapter plus que jamais au parcours digital, malgré tout l’enthousiasme et le courage des collaborateurs ; la période que nous venons de traverser restera marquée en nos esprits tout en impactant durablement les capacités économiques et financières des entreprises de la branche automobile et au-delà.

Les clients particuliers ont beaucoup moins usé leurs véhicules[2], la durée de détention s’allongera, le commerce en souffrira.  Deux chocs pour la vente et l’après-vente[3]. Les clientèles B2B (hors BTP et commerçants des métiers de bouche) sont également meurtries par cette funeste période. Alors, qu’attendre de 2021 ? Quelles hypothèses retenir ? Quelle flemme entretenir ?

Le marché neuf VP va probablement rebondir aux alentours de 1,8 millions d’unités. La physionomie va continuer à s’orienter sur les modèles VE/VH qui pourraient atteindre ¼ des ventes. Les SUV toujours rois ? A voir… D’autres opportunités produits et technologies émergent : Vans, Camping-cars, infotainment, véhicules autonomes,…

Le marché du véhicule d’occasion, qui a tiré son épingle du jeu en 2020, va probablement stabiliser son volume et ses marges avec un niveau d’électrification jamais vu pour le remarketing. La part des V.O. vendus par professionnels va poursuivre sa progression bien au-delà des 50 % de part de marché en raison de la professionnalisation des acteurs et l’attractivité de leurs offres. Une vague arrive concernant le rôle et l’ampleur des volumes par les agents, les MRA, ou les enseignes du Service qui ont enfin perçues l’importance de capter la clientèle pour leurs après-vente.

Le modèle économique va devoir s’adapter[4] et évoluer sensiblement. Bien entendu ce sont des redites par rapport à tout ce qui a pu être évoqué courant 2020, mais cette fois-ci on est dans le dur. Nous sommes sur la route d’un rééquilibrage extraordinaire des activités, en vitesse accélérée. C’est aussi une certaine forme de solidarité de la branche[5] associée à la passion intacte des professionnels de l’automobile pour leurs métiers qui permettront aux plus agiles et aux plus résilients de traverser cette période sans trop de dégats. 2021 sera l’année #1 de cette nouvelle ère. C’est avec une certaine inquiétude mais beaucoup de détermination que tous les acteurs de la branche avanceront au fil des mois pour trouver et mettre en place les solutions efficientes[6] pour la suite de la décennie. Aidons-les !


[1] Les aides ont contribué à amortir les points morts des entreprises de l’automobile à hauteur de 70 %.

[2] Baisse du kilométrage moyen estimé à 20 %.

[3] Par effet d’inertie l’impact sur les ateliers sera de 5%.

[4] Baisse impérative des charges fixes de 10 à 20 % (loyers, assurances, fees, etc.). Contraction des charges variables.

[5] Sur l’ensemble de la chaine de valeur (constructeurs, équipementiers, enseignes, logisticiens, financeurs, etc.).

[6] Implication maximale des collaborateurs (marques employeur, GPEC, formations, transformation des métiers, etc.) ; nouvelle gouvernance pour une autonomie renforcée des points de ventes et des équipes ; limitation de l’endettement en dette senior qui alimente la croissance externe ; création de postes de Business Ambassadeurs en free-lance ou salariés ; développement du controlling, de l’I.A., etc.